Chroniques
LA PLUME DU FAUCON
Vous trouverez ici plusieurs articles traitant principalement des tendances sociales reliées à la vie de couple. M. Leblanc est chroniqueur pour divers journaux et magazines et son style d’écriture a beaucoup fait parler de lui. Sujets chauds, saupoudrés d’humour, il aura bonne plume pour chacun des lecteurs.
En partenariat avec Homoromance Éditions, le Réseau des Lesbiennes du Québec lance fièrement un premier ouvrage lesbien, agrémenté de plus d’une dizaine de textes à saveur saphique. Les auteurs et membres du RLQ vous font ainsi découvrir dans le collectif Éphémères, Cette femme qui me… de courtes nouvelles et poèmes visant à promouvoir le talent et la visibilité des lesbiennes québécoises. Lors du lancement, le 24 août dernier au restaurant 1000 grammes, nous avons eu l’occasion de discuter avec celles qui se cachent derrière cette importante initiative, sans oublier celles qui y ont prêté leur plume.
D’entrée de jeu, Jessie Bordereau, présidente du Réseau des Lesbiennes du Québec, a rappelée le caractère inclusif du terme lesbien au RLQ, sans oublier leur mandat principal de « représenter toutes ces femmes tant au niveau politique, que social: vous comprendrez, même si c’est majoritairement social, il y a un volet politique entre les lignes ». Ainsi, entre les lignes parfois très personnelles des auteurs, il y a toute la dimension politique associée à la représentation (authentique du lesbianisme) qui passe encore trop peu par la plume des principales intéressées. Ainsi, de cette idée de proposer une émergence plus visible de la littérature lesbienne québécoise, est né le collectif. Encore faut-il trouver les éditeurs, qui assureront la diffusion de l’ouvrage.
Le coin des éditeurs
Ainsi, entre en scène Homoromance Éditions, sous l’initiative notamment de Kyrian Malone, une auteure qui s’auto-publie depuis plus d’une décennie, notamment à la tête de STEDITIONS. Elle explique la genèse du collectif: «L’an dernier, je souhaitais m’investir dans la communauté et j’ai proposé à Jessie de réunir des textes lesbiens dans un livre, pour rendre plus visible la littérature lesbienne québécoise. Jessie a validé la décision avec le comité de direction du RLQ, puis elles ont lancé un appel de textes sur leur réseau. Puisque plusieurs femmes ont répondu, le projet est né », explique celle qui travaille depuis plus d’une dizaine d’années à faire valoir la littérature LGBT francophone sur le web. « Avec Homoromance Éditions je veux que nous soyons le premier éditeur LGBT québécois, car il n’y en a pas » appuie fièrement Kyrian. En effet, si certains éditeurs indépendants soutiennent des initiatives LGBT, rares sont les maisons d’édition LGBT reconnues dans la franco-phonie, exception faite des Éditions du remue-ménage qui demeure une des rares en lice. Ainsi, par le biais d’Homoroman- ce Éditions, Kyrian veillera à cet important bouche à oreille de l’ouvrage, nécessaire à toute visibilité, via ses réseaux de distribution. « Ce qui est intéressant c’est que l’ouvrage propose des nouvelles et poèmes, où les auteures s’inspirent d’éléments autobiographiques ou fictifs, ce qui permet de faire découvrir de nouvelles auteures aux lectrices », explique celle qui publie-ra aussi l’ouvrage d’un auteur trans cette année et qui admet être intéressée à recevoir de nouvelles propositions d’auteurs. D’ailleurs, Julie Gabriel, qui veille à la gestion financière et comptabilité chez Homoromance Éditions, va dans le même sens: « Au contraire d’éditeurs plus stricts, nous sommes ouverts à toutes les facettes de l’homosexualité et si vous avez un surplus de textes, nous serons heureux de les lire! »
Le coin des auteures
Si les auteures présentes au lancement étaient visiblement heureuses de lire quelques lignes de leur cru, la timidité était palpable. Et pour cause, ces femmes n’hésitent pas à s’expri-mer avec authenticité que cela provienne de parcelles autobio-graphiques ou fictives.
Annie Lemieux _Y’en aura pas de facile! et AMIE2323 à HÉLIE107
Visiblement gênée, Annie a lu un passage de sa nouvelle AMIE2323 à HÉLIE107. Elle a gardé sa seconde contribution Y’en aura pas de facile!, beaucoup plus explicite, pour celles qui vont se procurer l’ouvrage… «Je n’ai pas pris de cours d’anglais au CEGEP, car je pensais juste au fait que je devrais aller parler devant la classe lors de l’examen oral », me confie d’entrée de jeu Annie Lemieux. Si l’auteure semble intimidée à l’idée de parler devant public, l’écriture lui procure un exutoire qui lui sied à merveille: « C’est la première fois que je soumets des textes, mais j’ai toujours voulu être écrivain. Un jour j’étais au Cocktail et je suis allée m’asseoir, seule, à une table. La musique et l’ambiance étaient superbes. J’ai observé les gens dans le bar et je me suis dit : Oh mais quel beau personnage! C’était un moment magique. Je me suis mise à écrire. C’est la qu’est né l’histoire érotique Y’en aura pas de facile! » Annie fut inspiré par le moment, à la manière d’un écrivain qui de par ses mots offre une fenêtre sur le monde. « Dans l’avenir, j’aimerais écrire mon propre recueil de nouvelles érotico-humoristiques», un style que vous pourrez d’ailleurs apprécier dans Y’en aura pas de facile! « J’ai l’impression qu’il y a très peu d’écrivaines québécoises lesbiennes qui font dans la nouvelle, donc c’est peut-être un créneau à découvrir... », conclut Annie.
Maryse Tremblay_ It’s my secret life et Sophie Lapointe_ Derrière moi
Celle qui apprécie Leonard Cohen, s’est inspirée du titre à succès de l’auteur-compositeur-interprète canadien, afin de poser les assises de sa nouvelle: It’s my secret life. « L’inspiration derrière cette nouvelle? Une femme, c’est sûr… un moment charnière de ma vie, une belle découverte et une grande remise en question » explique Maryse Tremblay, qui avait plusieurs textes dans son tiroir. C’est sous le conseil d’une amie, qu’elle soumet son texte au collectif Éphémères, explique celle qui est enseignante au primaire en déficience intellectuelle: « C’est un grand rêve, car j’aime écrire» explique l’amatrice de littérature. « En ce qui concerne la littérature saphique, elle est souvent écrite par des hommes… », appuie Maryse, alors que Sophie Lapointe, auteure et directrice d’une école primaire, ajoute « et lorsqu’il y en a écrit par des femmes, ça provient souvent d’Europe, alors on s’y reconnait moins », explique celle qui a déjà deux romans à son actif. D’abord, Sonatine sur un air de Picasso (2007, Les Éditions la voix de Sophie) puis Le Silence des Fleurs (2013) publiés à compte d’auteur aux Éditions La Voix de Sophie et disponibles en ligne. « L’appel de textes m’a interpellé, car j’ai touché davantage au roman qu’à la nouvelle et je trouvais intéressant d’y aller dans un format un peu plus court. Ca été pour moi un tournant dans l’écriture, car j’ai l’impression que mon style a changé grâce à ça! Pour les personnages, il y a toujours un peu de nous-mêmes ou de ce que l’on vit » ajoute Sophie, dont la nouvelle se déroule sur les routes du Québec à moto (sa copine fait de la moto): « J’espère que cet ouvrage se retrouvera en librairie, chez Raffin ou ailleurs, afin qu’il soit diffusé ».
Si la publication d’un tel ouvrage amène aussi à socialiser et à faire des rencontres dans le milieu, concluent les deux auteures, il aspire aussi à une plus grande visibilité, ajoute Sophie, mère d’un jeune garçon de huit ans «Un jour, je veux que mon fils lise mes écrits… C’est toujours un peu gênant, mais c’est moi et c’est aussi quelque chose que je lègue! On ne peut pas le nier, cet enfant a deux mères. » Le collectif Éphémères, Cette femme qui me… est écrit, publié et dirigé par des femmes, offrant ainsi une représentation authentique des relations saphiques. Puisant à la fois dans des histoires autobiographiques et inventées, les plumes sont au service d’imaginaires lesbiens. Des représentations qui - comme toutes s’entendent pour le dire - sont encore trop rares, invisibles. Et toutes s’accordent sur une chose: cette initiative ne sera pas éphémère, puisqu’un deuxième appel de textes sera bientôt lancé pour une seconde parution à venir… Alors, Mesdames, à vos plumes!
Pour devenir membre du Réseau des Lesbiennes du Québec et/ou prendre part au prochain collectif, visitez leur site web: www.rlq-qln.ca ou écrivez à coordo@rlq-qln.ca
Par Julie Beauchamp
Sur: www.fugues.com
D’entrée de jeu, Jessie Bordereau, présidente du Réseau des Lesbiennes du Québec, a rappelée le caractère inclusif du terme lesbien au RLQ, sans oublier leur mandat principal de « représenter toutes ces femmes tant au niveau politique, que social: vous comprendrez, même si c’est majoritairement social, il y a un volet politique entre les lignes ». Ainsi, entre les lignes parfois très personnelles des auteurs, il y a toute la dimension politique associée à la représentation (authentique du lesbianisme) qui passe encore trop peu par la plume des principales intéressées. Ainsi, de cette idée de proposer une émergence plus visible de la littérature lesbienne québécoise, est né le collectif. Encore faut-il trouver les éditeurs, qui assureront la diffusion de l’ouvrage.
Le coin des éditeurs
Ainsi, entre en scène Homoromance Éditions, sous l’initiative notamment de Kyrian Malone, une auteure qui s’auto-publie depuis plus d’une décennie, notamment à la tête de STEDITIONS. Elle explique la genèse du collectif: «L’an dernier, je souhaitais m’investir dans la communauté et j’ai proposé à Jessie de réunir des textes lesbiens dans un livre, pour rendre plus visible la littérature lesbienne québécoise. Jessie a validé la décision avec le comité de direction du RLQ, puis elles ont lancé un appel de textes sur leur réseau. Puisque plusieurs femmes ont répondu, le projet est né », explique celle qui travaille depuis plus d’une dizaine d’années à faire valoir la littérature LGBT francophone sur le web. « Avec Homoromance Éditions je veux que nous soyons le premier éditeur LGBT québécois, car il n’y en a pas » appuie fièrement Kyrian. En effet, si certains éditeurs indépendants soutiennent des initiatives LGBT, rares sont les maisons d’édition LGBT reconnues dans la franco-phonie, exception faite des Éditions du remue-ménage qui demeure une des rares en lice. Ainsi, par le biais d’Homoroman- ce Éditions, Kyrian veillera à cet important bouche à oreille de l’ouvrage, nécessaire à toute visibilité, via ses réseaux de distribution. « Ce qui est intéressant c’est que l’ouvrage propose des nouvelles et poèmes, où les auteures s’inspirent d’éléments autobiographiques ou fictifs, ce qui permet de faire découvrir de nouvelles auteures aux lectrices », explique celle qui publie-ra aussi l’ouvrage d’un auteur trans cette année et qui admet être intéressée à recevoir de nouvelles propositions d’auteurs. D’ailleurs, Julie Gabriel, qui veille à la gestion financière et comptabilité chez Homoromance Éditions, va dans le même sens: « Au contraire d’éditeurs plus stricts, nous sommes ouverts à toutes les facettes de l’homosexualité et si vous avez un surplus de textes, nous serons heureux de les lire! »
Le coin des auteures
Si les auteures présentes au lancement étaient visiblement heureuses de lire quelques lignes de leur cru, la timidité était palpable. Et pour cause, ces femmes n’hésitent pas à s’expri-mer avec authenticité que cela provienne de parcelles autobio-graphiques ou fictives.
Annie Lemieux _Y’en aura pas de facile! et AMIE2323 à HÉLIE107
Visiblement gênée, Annie a lu un passage de sa nouvelle AMIE2323 à HÉLIE107. Elle a gardé sa seconde contribution Y’en aura pas de facile!, beaucoup plus explicite, pour celles qui vont se procurer l’ouvrage… «Je n’ai pas pris de cours d’anglais au CEGEP, car je pensais juste au fait que je devrais aller parler devant la classe lors de l’examen oral », me confie d’entrée de jeu Annie Lemieux. Si l’auteure semble intimidée à l’idée de parler devant public, l’écriture lui procure un exutoire qui lui sied à merveille: « C’est la première fois que je soumets des textes, mais j’ai toujours voulu être écrivain. Un jour j’étais au Cocktail et je suis allée m’asseoir, seule, à une table. La musique et l’ambiance étaient superbes. J’ai observé les gens dans le bar et je me suis dit : Oh mais quel beau personnage! C’était un moment magique. Je me suis mise à écrire. C’est la qu’est né l’histoire érotique Y’en aura pas de facile! » Annie fut inspiré par le moment, à la manière d’un écrivain qui de par ses mots offre une fenêtre sur le monde. « Dans l’avenir, j’aimerais écrire mon propre recueil de nouvelles érotico-humoristiques», un style que vous pourrez d’ailleurs apprécier dans Y’en aura pas de facile! « J’ai l’impression qu’il y a très peu d’écrivaines québécoises lesbiennes qui font dans la nouvelle, donc c’est peut-être un créneau à découvrir... », conclut Annie.
Maryse Tremblay_ It’s my secret life et Sophie Lapointe_ Derrière moi
Celle qui apprécie Leonard Cohen, s’est inspirée du titre à succès de l’auteur-compositeur-interprète canadien, afin de poser les assises de sa nouvelle: It’s my secret life. « L’inspiration derrière cette nouvelle? Une femme, c’est sûr… un moment charnière de ma vie, une belle découverte et une grande remise en question » explique Maryse Tremblay, qui avait plusieurs textes dans son tiroir. C’est sous le conseil d’une amie, qu’elle soumet son texte au collectif Éphémères, explique celle qui est enseignante au primaire en déficience intellectuelle: « C’est un grand rêve, car j’aime écrire» explique l’amatrice de littérature. « En ce qui concerne la littérature saphique, elle est souvent écrite par des hommes… », appuie Maryse, alors que Sophie Lapointe, auteure et directrice d’une école primaire, ajoute « et lorsqu’il y en a écrit par des femmes, ça provient souvent d’Europe, alors on s’y reconnait moins », explique celle qui a déjà deux romans à son actif. D’abord, Sonatine sur un air de Picasso (2007, Les Éditions la voix de Sophie) puis Le Silence des Fleurs (2013) publiés à compte d’auteur aux Éditions La Voix de Sophie et disponibles en ligne. « L’appel de textes m’a interpellé, car j’ai touché davantage au roman qu’à la nouvelle et je trouvais intéressant d’y aller dans un format un peu plus court. Ca été pour moi un tournant dans l’écriture, car j’ai l’impression que mon style a changé grâce à ça! Pour les personnages, il y a toujours un peu de nous-mêmes ou de ce que l’on vit » ajoute Sophie, dont la nouvelle se déroule sur les routes du Québec à moto (sa copine fait de la moto): « J’espère que cet ouvrage se retrouvera en librairie, chez Raffin ou ailleurs, afin qu’il soit diffusé ».
Si la publication d’un tel ouvrage amène aussi à socialiser et à faire des rencontres dans le milieu, concluent les deux auteures, il aspire aussi à une plus grande visibilité, ajoute Sophie, mère d’un jeune garçon de huit ans «Un jour, je veux que mon fils lise mes écrits… C’est toujours un peu gênant, mais c’est moi et c’est aussi quelque chose que je lègue! On ne peut pas le nier, cet enfant a deux mères. » Le collectif Éphémères, Cette femme qui me… est écrit, publié et dirigé par des femmes, offrant ainsi une représentation authentique des relations saphiques. Puisant à la fois dans des histoires autobiographiques et inventées, les plumes sont au service d’imaginaires lesbiens. Des représentations qui - comme toutes s’entendent pour le dire - sont encore trop rares, invisibles. Et toutes s’accordent sur une chose: cette initiative ne sera pas éphémère, puisqu’un deuxième appel de textes sera bientôt lancé pour une seconde parution à venir… Alors, Mesdames, à vos plumes!
Pour devenir membre du Réseau des Lesbiennes du Québec et/ou prendre part au prochain collectif, visitez leur site web: www.rlq-qln.ca ou écrivez à coordo@rlq-qln.ca
Par Julie Beauchamp
Sur: www.fugues.com