Chronicles
THE WRITINGS OF FAUCON
You will find several articles dealing with mainly social trends relate to a couples life. Mr. Leblanc is a columnist for various newspapers and magazines and his writing style says a lot about him. Hot topics, sprinkled with humor, there is something for any and all readers.
Quelque part en juin, une rumeur web a capté mon attention… Des nostalgiques de The L Word s’extasiaient : un possible retour de la série à la télévision ?
Il y a plus de 13 ans (déjà !), déboulait sur le petit écran via le réseau payant Showtime, celle qui deviendra l'une des plus populaires séries lesbiennes : The L Word. OK. J’entends déjà vos commentaires : « Oui, mais la réalité de ces lesbiennes (caucasiennes et bien nanties pour la plupart, dans un Los Angeles jamais pluvieux) ne représente pas la réalité de TOUTES les lesbiennes. D’abord, qu’on se le dise, représenter "tout le monde" est une utopie, car tout le monde est unique et plaire à "tout le monde" est une impossibilité, malgré ce désir très humain. Bien que The L Word présente (d’autant plus, avec le recul) un point de vue élitiste de la lesbienne moderne (et nécessairement sulfureux afin de plaire à l’autre 90% de la population qui syntonisait Showtime), il avait le mérite d’aborder des réalités pertinentes des femmes de la diversité sexuelle; parentalité lesbienne, vie de couple, célibat, vie sexuelle, bisexualité, transsexualité, etc. Il avait le mérite de proposer des visions parcellaires, des morceaux de nous-mêmes sur le petit écran. Qu’à cela ne tienne, d’un point de vue affectif/identification aux personnages, vous tripez surement plus à voir Bette & Tina évoluer dans leur vie de couple, que suivre Bonny & Clyde dans leurs braquages de banque ! Voir à l’écran un mode de vie pouvant un tant soit peut ressembler au nôtre a quelque chose de rassurant, de réconfortant, puisque transposable (à certains égards) dans notre quotidien. Je me souviens qu’il y a 13 ans, ma copine et moi avions carrément dévoré les épisodes. OK. Au début, ma copine française ne tripait pas, parce que diffusé en anglais. Mais après le premier épisode, les images parlaient d’elles-mêmes… Mettons qu’elle est devenue, par la suite, encore plus habile avec la langue (de Shakespeare, bien enten-du!).
Pour moi, regarder The L Word, c’était comme sortir avec ma gang d’amies lesbiennes une fois par semaine. Y’en a qui sortaient avec Virginie, d’autres avec Fortier… En juin dernier, suite à cette rumeur web, j’ai constaté que mon engouement pour la série était partagé par une myriade d’internautes militant pour le retour The L Word en faisant circuler une pétition demandant à Netflix de donner une suite à la populaire série. Cela dit, même les plus grands nostalgiques vous le diront : ramener The L Word près de 8 ans après la fin de sa diffusion (2009) demeure un fantasme, et beaucoup risqueraient d'être déçues… Bette en serait à planifier sa retraite ? Shane deviendrait une cougar ? Car dans la vie réelle, les actrices vieillissent aussi… Et pourtant, j'ai à cœur la représentation des lesbiennes aînées (Note à moi-même : revoir cette superbe scène avec Vanessa Redgrave dans Si les murs racontaient 2). Mais vous savez comme moi que c’est le sex-appeal de ces femmes branchées de L.A. qui fait que le réseau/distributeur embarque… Et qui, au départ, vous a fait syntoniser le canal! Dans ce monde où la jeunesse et la beauté sont érigées en valeurs, la lesbienne ne fait pas exception puisqu’elle est avant tout une femme, in a man’s world…
Si vous êtes comme moi, vous cherchez des alternatives (ou vous attendez près de la crise d’angoisse la deuxième saison de Féminin/Féminin, la première saison disponible, notamment, sur tou.tv). Bien sûr, nous avons eu des séries américaines qui mettent en scène des personnages lesbiens, dont l’excellent Orange is the New black ou encore Orphan Black ou 13 Reasons Why. Il y en a d’autres, le but de l’article n’étant pas de dresser une liste exhaustive, mais plutôt de lancer la discussion et de proposer des alternatives, notamment à la lesbienne avide de se reconnaître au petit écran.
Depuis 2007, la compagnie Tello Films produit et distribue des séries web ayant pour thème central le lesbianisme. Les séries proposées présentent un personnage lesbien principal, afin d’offrir au public lesbien des histoires qui lui ressemblent. Oui, vous avez bien lu, c’est un genre de Netflix lesbien (et oui, c’est payant, car il y a des créatrices qui veulent manger). Au fil des ans, les productions ont été nombreuses et ces temps-ci, vous pouvez voir My Sister is So Gay, I Kissed a Girl, Nikki Nora, Pick Up, Maybelle, des séries aux histoires et aux genres variés. Une des plus récentes productions, Secs & Execs’, fait dans la comédie de situation en suivant l’histoire entrecroisée de patronnes et leurs assistant(e)s dans leurs bureaux de Californie. Le format de type court-métrage des épisodes convient bien à notre façon de consommer la télé sur le web (et/ou à l’heure du lunch) et la série propose une myriade de personnages colorés où le lesbianisme est au centre de la trame narrative; Leslie (Olivia d’Abo) est une lesbienne en couple qui revient à son poste (de patronne) après un congé de maternité (ce qui donne lieu à quelques situations cocasses; la scène de la montée de lait est juteuse). On traite ici les réalités LGBT de façon humoristique, sans dénuder le propos de conscience sociale. D’ailleurs, la comédienne bisexuelle Sandra Bernhard est de la distribution : c'est elle qui incarnait Nancy Bartlett dans la série Roseanne, un des rares rôles lesbiens récurrents à la télévision américaine dans les années 90.
À n’en point douter, espérons que la programmation de Tello Films influencera de près ou de loin les grands réseaux de télévision américains à emboiter le pas sur l’Amérique qu’elle met en scène. Voilà, la discussion est lancée; Vous avez des séries à proposer, vous venez de découvrir un nouveau Netflix lesbien ? Partagez, on veut voir ! Vous êtes nostalgiques de The L Word et pleurez Shane, Bette ou Jenny tous les soirs ? Vous pouvez toujours signer la pétition… Le web semble avoir une portée que Dieu seul peut égaler… Reste à voir si Dieu s’ennuie de Shane.
Par : Julie Vaillancourt
Sur : fugues.com
Il y a plus de 13 ans (déjà !), déboulait sur le petit écran via le réseau payant Showtime, celle qui deviendra l'une des plus populaires séries lesbiennes : The L Word. OK. J’entends déjà vos commentaires : « Oui, mais la réalité de ces lesbiennes (caucasiennes et bien nanties pour la plupart, dans un Los Angeles jamais pluvieux) ne représente pas la réalité de TOUTES les lesbiennes. D’abord, qu’on se le dise, représenter "tout le monde" est une utopie, car tout le monde est unique et plaire à "tout le monde" est une impossibilité, malgré ce désir très humain. Bien que The L Word présente (d’autant plus, avec le recul) un point de vue élitiste de la lesbienne moderne (et nécessairement sulfureux afin de plaire à l’autre 90% de la population qui syntonisait Showtime), il avait le mérite d’aborder des réalités pertinentes des femmes de la diversité sexuelle; parentalité lesbienne, vie de couple, célibat, vie sexuelle, bisexualité, transsexualité, etc. Il avait le mérite de proposer des visions parcellaires, des morceaux de nous-mêmes sur le petit écran. Qu’à cela ne tienne, d’un point de vue affectif/identification aux personnages, vous tripez surement plus à voir Bette & Tina évoluer dans leur vie de couple, que suivre Bonny & Clyde dans leurs braquages de banque ! Voir à l’écran un mode de vie pouvant un tant soit peut ressembler au nôtre a quelque chose de rassurant, de réconfortant, puisque transposable (à certains égards) dans notre quotidien. Je me souviens qu’il y a 13 ans, ma copine et moi avions carrément dévoré les épisodes. OK. Au début, ma copine française ne tripait pas, parce que diffusé en anglais. Mais après le premier épisode, les images parlaient d’elles-mêmes… Mettons qu’elle est devenue, par la suite, encore plus habile avec la langue (de Shakespeare, bien enten-du!).
Pour moi, regarder The L Word, c’était comme sortir avec ma gang d’amies lesbiennes une fois par semaine. Y’en a qui sortaient avec Virginie, d’autres avec Fortier… En juin dernier, suite à cette rumeur web, j’ai constaté que mon engouement pour la série était partagé par une myriade d’internautes militant pour le retour The L Word en faisant circuler une pétition demandant à Netflix de donner une suite à la populaire série. Cela dit, même les plus grands nostalgiques vous le diront : ramener The L Word près de 8 ans après la fin de sa diffusion (2009) demeure un fantasme, et beaucoup risqueraient d'être déçues… Bette en serait à planifier sa retraite ? Shane deviendrait une cougar ? Car dans la vie réelle, les actrices vieillissent aussi… Et pourtant, j'ai à cœur la représentation des lesbiennes aînées (Note à moi-même : revoir cette superbe scène avec Vanessa Redgrave dans Si les murs racontaient 2). Mais vous savez comme moi que c’est le sex-appeal de ces femmes branchées de L.A. qui fait que le réseau/distributeur embarque… Et qui, au départ, vous a fait syntoniser le canal! Dans ce monde où la jeunesse et la beauté sont érigées en valeurs, la lesbienne ne fait pas exception puisqu’elle est avant tout une femme, in a man’s world…
Si vous êtes comme moi, vous cherchez des alternatives (ou vous attendez près de la crise d’angoisse la deuxième saison de Féminin/Féminin, la première saison disponible, notamment, sur tou.tv). Bien sûr, nous avons eu des séries américaines qui mettent en scène des personnages lesbiens, dont l’excellent Orange is the New black ou encore Orphan Black ou 13 Reasons Why. Il y en a d’autres, le but de l’article n’étant pas de dresser une liste exhaustive, mais plutôt de lancer la discussion et de proposer des alternatives, notamment à la lesbienne avide de se reconnaître au petit écran.
Depuis 2007, la compagnie Tello Films produit et distribue des séries web ayant pour thème central le lesbianisme. Les séries proposées présentent un personnage lesbien principal, afin d’offrir au public lesbien des histoires qui lui ressemblent. Oui, vous avez bien lu, c’est un genre de Netflix lesbien (et oui, c’est payant, car il y a des créatrices qui veulent manger). Au fil des ans, les productions ont été nombreuses et ces temps-ci, vous pouvez voir My Sister is So Gay, I Kissed a Girl, Nikki Nora, Pick Up, Maybelle, des séries aux histoires et aux genres variés. Une des plus récentes productions, Secs & Execs’, fait dans la comédie de situation en suivant l’histoire entrecroisée de patronnes et leurs assistant(e)s dans leurs bureaux de Californie. Le format de type court-métrage des épisodes convient bien à notre façon de consommer la télé sur le web (et/ou à l’heure du lunch) et la série propose une myriade de personnages colorés où le lesbianisme est au centre de la trame narrative; Leslie (Olivia d’Abo) est une lesbienne en couple qui revient à son poste (de patronne) après un congé de maternité (ce qui donne lieu à quelques situations cocasses; la scène de la montée de lait est juteuse). On traite ici les réalités LGBT de façon humoristique, sans dénuder le propos de conscience sociale. D’ailleurs, la comédienne bisexuelle Sandra Bernhard est de la distribution : c'est elle qui incarnait Nancy Bartlett dans la série Roseanne, un des rares rôles lesbiens récurrents à la télévision américaine dans les années 90.
À n’en point douter, espérons que la programmation de Tello Films influencera de près ou de loin les grands réseaux de télévision américains à emboiter le pas sur l’Amérique qu’elle met en scène. Voilà, la discussion est lancée; Vous avez des séries à proposer, vous venez de découvrir un nouveau Netflix lesbien ? Partagez, on veut voir ! Vous êtes nostalgiques de The L Word et pleurez Shane, Bette ou Jenny tous les soirs ? Vous pouvez toujours signer la pétition… Le web semble avoir une portée que Dieu seul peut égaler… Reste à voir si Dieu s’ennuie de Shane.
Par : Julie Vaillancourt
Sur : fugues.com